Twittclasse

Ma première rencontre avec l’oiseau bleu, c’était en 2013 à l’occasion d’un marché de connaissances organisé lors d’un stage avec l’ICEM34. J’ai raconté dans un autre article les premiers pas entravés de ma twittclasse… C’est finalement à la rentrée 2016-2017 que j’ai vraiment démarré avec les élèves.

Twitter est un réseau social dont le format est particulièrement adapté à l’usage pédagogique : il permet de publier des écrits courts et des images, de correspondre avec d’autres classes, de participer à des projets pédagogiques qui s’appuient sur le réseau…

Quels usages pédagogiques ?

On trouve d’ailleurs de nombreuses références aux usages pédagogiques de Twitter sur les sites institutionnels comme Eduscol, Réseau Canopé, les sites académiques…. Par exemple :

• Utiliser Twitter en classe (Réseau Canopé, 2012)
• Utiliser Twitter dans un contexte pédagogique (Netpublic, 2016)
• Utiliser Twitter en classe (Eduscol, janvier 2019)

Un cours en ligne appelé TwitMOOC permet aussi d’apprivoiser Twitter et de se former aux usages du réseau.

La force de Twitter, c’est aussi sa vitalité, sa diversité et sa réactivité. C’est un outil de veille professionnelle particulièrement intéressant (“la plus grande salle des profs du monde”), qui offre une richesse d’échanges pédagogiques entre enseignant·e·s et la possibilité d’ouvrir ces échanges à d’autres personnes ou institutions.

Avec les élèves, cette possibilité renforce l’exigence autour de l’éducation aux médias numériques (adopter une attitude responsable), puisque la situation pédagogique les place dans des situations de communication réelles et ouvertes sur l’extérieur.

En classe, c’est notamment un outil de présentation de nos activités de classe, de nos sorties… Je l’utilise régulièrement comme un journal de bord de la classe.
J’aimerais que les élèves s’en emparent davantage, et prennent les clés du compte pour publier “leurs” tweets. J’aimerais qu’il devienne aussi le journal des apprentissages.

Des autorisations de publication des travaux d’élèves

Lorsque je présente les objectifs du projet aux parents et aux enfants en début d’année, je suis très clair sur un point : il s’agit de mettre en valeur l’activité des élèves, de présenter le travail effectué en classe ou en-dehors. Dès lors, je me suis donné une ligne de conduite : pas de photos de visages d’élèves (donc pas de demande d’utilisation de l’image à effectuer !), pas de prénom (on se contente de l’initiale).

Concernant les travaux d’élèves (textes ou photos de créations réalisées par les enfants dans le cadre des activités de classe), je fais compléter et signer une autorisation de publication en début d’année, pour pouvoir publier en toute sérénité.

• par les élèves : “je suis d’accord pour que l’on enregistre et que l’on publie mes créations pour ce projet”.
• par les parents (ou autres responsables légaux) : “Je reconnais avoir pris connaissance des informations ci-dessus concernant le mineur que je représente et donne mon accord pour la fixation et l’utilisation de ses créations, dans le cadre exclusif du projet exposé et tel qu’il y a consenti […]”

J’ai utilisé les documents d’autorisation publiés dans la Boite à Outils du site Internet Responsable, ils sont sous licence libre (CC-BY-SA).

Des projets en collaboration avec d’autres classes

Depuis la rentrée 2016, j’ai engagé mes élèves dans plusieurs projets liés à l’usage du compte Twitter pour entrer en contact avec d’autres classes :

• Twictée (dispositif pédagogique collaboratif centré sur l’enseignement et l’apprentissage de l’orthographe ; j’en parle un peu ici) ;
• Clément Aplati (projet de correspondance 2.0) ;
• Twoulipo (proposition d’écrits courts à contraintes entre classes) ;
• TwittenRimes (projet d’écriture collaborative autour de la poésie).

L’essentiel du travail associé à chacun de ces projets s’effectue en petits groupes (avec des temps de production individuelle), sans outil numérique ! La publication sur Twitter fait l’objet d’une correction du maitre et/ou d’une validation en collectif. Une production numérique peut également être réalisée par les élèves (vidéo, animation…) comme lors du projet Twittenrimes 2019 autour d’un tableau de Chagall.

Avec l’incroyable succès (mérité) du dispositif Twictée, de nombreux projets permettant des échanges entre twittclasses ont été lancés, dans tous les domaines : EMC Partageons, Problema’Twitt, QuotiTweet, DéfiFrancophonie, DéfiInférences, DéfiCoding… Tous ces projets sont désormais fédérés sous la bannière TADAF (Twittclasses, Activités et Dispositifs Associés Francophones).

Impossible de tout mener de front évidemment : il faut donc réfléchir avant de s’engager, et laisser de la place aux projets menés par les élèves…